Pourquoi l’additionalité est-elle critique pour la finance d’impact ?

SmartB
4 min readSep 22, 2021
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Partie 2 : Intentionnalité, additionalité et mesure d’impact

Dans l’article précédent sur la Finance d’impact, nous avions évoqué le travail réalisé lors du Forum pour l’Investissement Responsable pour proposer une définition simplifiée reposant sur trois caractéristiques principales de la finance d’impact : L’intentionnalité, l’additionalité et la mesure d’impact.

Dans cet article, nous allons entrer plus en détail sur ces 3 concepts.

L’intentionnalité

  • L’intentionnalité correspond à la volonté intentionnelle de l’investisseur de contribuer à générer un bénéfice social ou environnemental mesurable.

L’objectif explicite de l’investisseur à Impact doit être de répondre à un enjeu de développement durable. Ceci est une différence majeure de l’investissement d’impact par rapport à d’autres approches “d’investissement responsable”, qui elles se basent sur des critères Environnementaux, Sociaux et de bonne Gouvernance avec éventuellement une prise en compte partielle de l’impact.

L’investisseur poursuit ainsi un double objectif de performance financière et d’impact et cette intention doit être systématique, c’est à dire concerner tous les investissements du fonds, et intervenir au moment de la décision d’investissement (ex ante).

Pour répondre à ces critères, il est ainsi nécessaire de poser un cadre de confiance permettant d’enregistrer de manière irrémédiable l’intentionnalité en amont des investissements. Ceci afin d’éviter que des impacts ne soient revendiqués ex post sans avoir affirmé au préalable cette intention de générer ces impacts. Il est donc exclu pour un établissement financier de lancer un fonds à impact où la stratégie d’impact ne couvre qu’une partie du portefeuille.

Ce principe conduit à la création d’un nombre important de fonds à impact et ouvre un marché permettant l’émergence d’une nouvelle typologie d’outils ayant pour but de prouver l’impact des projets tels que ceux proposés par SmartB.

L’additionalité

  • L’additionnalité se définit comme l’action ou la contribution particulière et directe de l’investisseur permettant à l’entreprise ou au projet financé d’accroître l’impact net positif généré par ses activités.

Elle peut se résumer à la question : « que se serait-il passé si le projet ou l’entreprise n’avait pas été financé ? ». L’additionalité est une façon de donner une valeur à l’intentionnalité. Elle peut être financière, dans le cas de financements de projets peu ou pas couverts par les outils financiers classiques) et/ou extra-financiers, par exemple pour l’accompagnement actif des entreprises vers plus d’impacts sociaux et environnementaux.

Cette démarche d’additionalité est essentielle, elle est décrite par un protocole établi à l’avance décrivant l’intentionnalité et les moyens de mesure nécessaire pour prouver la réalisation des objectifs visés. L’additionalité représente ainsi la valeur de l’impact, et non une simple contribution extra-financière similaire à celle destinée à améliorer les critères ESG des entreprises. Elle doit impérativement faire la preuve de son intentionnalité précise et démontrer de manière factuelle la capacité de l’investissement réalisé à générer un impact réel en atteignant l’objectif fixé.

La mesure d’impact

  • La mesure d’impact correspond à l’évaluation des externalités sociales et/ou environnementales des investissements, en comparaison avec les objectifs d’impact intentionnellement visés par l’investisseur.

Qu’ils visent pour une entreprise l’augmentation d’une externalité positive ou la réduction significative d’une externalité négative dans le temps ou par rapport à un scénario de référence, ces impacts sont dits positifs.

L’évaluation de ces impacts positifs doit reposer sur une méthodologie partagée et transparente décrite en amont et les résultats de la mesure d’impact doivent être communiqués et utilisés par l’investisseur dans ses décisions d’investissement. La mesure d’impact repose généralement sur une analyse du cycle de vie des produits ou services de l’entreprise. Elle peut ainsi être qualitative ou quantitative, intégrer l’impact de ces processus s’ils sont significatifs et préciser un horizon temporel de référence.

Dès lors, la définition et la traçabilité de l’additionalité ainsi que la contribution relative des investissements va devenir un élément clé de la mesure d’impact. Les indicateurs doivent en particulier apporter la clarté nécessaire aux financeurs pour ne pas s’attribuer de façon excessive l’impact mesuré.

Coming soon…

Maintenant que ces concepts sont définis, nous vous proposerons dans le prochain article d’aborder les différents cadres d’analyse d’impact les plus fréquemment utilisés et leurs caractéristiques principales.

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Le summit additionality.wtf organisé en ligne le 26 octobre a pour objectif en amont de la COP26 de porter le sujet de l’additionalité au-devant de la scène. Des experts, des fonds à impact, des ONG ainsi des entrepreneurs engagés viendront partager leurs réalisations concrètes et leurs expériences avec tous les participants.

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